Réflexion sur l’éthique et le Web à partir de l’article d’Arnaud Mercier dans The Conversation (19 avril 2018) : Comment parler de « l’ensauvagement du web » ?

A la veille de la conférence mondiale du WEB qui se tient à Lyon la semaine prochaine, l’article d’Arnaud Mercier dans The Conversation pose la question de la nature même du WEB, environnement virtuel public à l’échelle du monde, capable du meilleur pas assez souvent, du quotidien le plus souvent et du pire trop souvent comme l’illustre l’image choisie pour l’article.

Je recommande à chacun de lire cet article comme point de départ d’une réflexion sur la manière dont la société des hommes et des femmes peut imaginer les formes de régulation des comportements qui soient adaptées à cet environnement en construction permanente.

Quelques constats :

  • Le droit de chaque état est à la peine pour proposer des solutions viables technologiquement et respectueuses des libertés fondamentales,
  • la morale s’éclate entre différentes communautés qui se referment et peuvent utiliser le web pour imposer des bons comportements ou au contraire pour soumettre à la vindicte générale de mauvais comportements,
  • et c’est sans doute pourquoi le concept de l’éthique (lire l’essai de Paul Ricoeur sur « Avant la loi morale, l’éthique ») fleurit comme un sujet urgent pour la société qui se construit à l’ère du web.

La requête « Web et éthique », sur nos moteurs de recherche, démontre une grande présence sur le sujet, sur les blogs, la presse, les offres d’emploi, les sites des société de design, les sites d’expression citoyenne, les sites universitaires, … tandis que les comités d’éthique, les conférences, colloques, séminaires, meetups sur le sujet se multiplient. Les questions éthiques sont présentes en général sur le WEB comme vous pourrez le voir en essayant par exemple la recherche suivante (« ethique », « Web », langue française, France, 365 jours)

Nous disons souvent que « La société doit s’adapter au numérique » comme si le numérique avait une identité propre et un but indépendant d’action vis-à-vis de l’humanité, alors qu’il faudrait au contraire s’organiser pour donner la possibilité à la société de « continuer sa construction en s’appropriant tout le potentiel du numérique, en « construisant » l’éthique en même temps que les usages. Il s’agit d’une approche que je qualifie de « Construction orientée éthique », mobilisant toutes les parties prenantes de l’environnement numérique!nbsp;: chercheurs, formateurs, concepteurs, producteurs de contenu, fournisseurs de service, utilisateurs, usagers,… Considérer l’environnement numérique comme un bien commun à gérer en communs (un article de 2015 « Les biens communs et l’éthique de la responsabilité » , car cette appropriation nécessite que toute personne usagère de l’environnement numérique (en premier lieu, le Web, mais pas que…), puisse en devenir le constructeur actif quand elle le souhaite ou en éprouve la nécessité.

Venez en discuter pendant le WebCome Day, le 28 avril prochain,un événement commun The WEB conference et WebCome Lyon. Alain Mille

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *